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Du coté du fer à souder

Vous y avez joué, je l'ai démonté.
Chapitre 7 : la Nomad

 

Date de création :
06/12/2013

Chapitre 7 (déjà ?) de la série. Si je vous dis "Sega portable", la réaction sera très vraisemblablement "Game Gear !" . Et pourtant, Sega a sorti en 1995 une deuxième console portable : la Nomad, qui est littéralement une Megadrive portable.
Malheureusement, le succès n'a pas été au rendez-vous et la machine n'est sortie qu'aux USA et aux Japon, restant largement inconnue en Europe. A l'heure actuelle, on peut en trouver sur divers sites contre fortes espèces sonnantes et trébuchantes : j'en ai moi-même trouvé une en panne, l'occasion rêvée d'une autopsie.


Caractéristiques techniques
Visite guidée en photos


 

Caractéristiques techniques.
Editeur Sega
Date de sortie 1995 (USA)
Supports Cartouches (512 à 4048ko)
Puissance 16 bits (console de quatrième génération)
Processeur Motorola 68000 16 bits à 7,67mhz ( MC68HC000FN8 )
Coprocesseur Zilog Z-80 à 3.579545 MHz
Résolution écran 320*224
Mémoire vidéo 64 ko
Mémoire vive 64 ko
Dimensions L 19cm ; H 10 à 10,5 cm ; P 4,5 à 5cm
Signes particuliers

_ peut se brancher sur la TV via le cable péritel d'une Megadrive 2
_ peut recevoir une manette pour un deuxième joueur
_ dispose d'un boitier amovible pour les piles.

 


Visite guidée.

 

Une Nomad, ca ressemble à ca. Un parallélépipède noir avec huits boutons : A, B, C, start, et pour les jeux à 6 boutons, X, Y, Z et Mode. On notera que les cartouches Megadrive depassent une fois insérée.
Premier problème repéré : un méchant rond de pixels morts à l'écran. En perspective un changement d'écran.

 

Vue de derrière. Les marques au milieu correspondent aux accroches du boitier piles ( que je n'ai pas eu).
Si on pense aux dimensions (environ 19*10*5 ), en plus du boitier piles, on se dit rend compte que la machine est assez monstrueuse. Une fois en main, il faut bien dire que oui, ca fait gros : je suis fan de Sega mais là par rapport à la concurrence, on est plus dans le registre "transportable" que "portable". Une des raisons pour lesquelles la machine ne s'est pas vendue. L'autre étant qu'une machine 16 bits en 1995, c'est 5 ans trop tard.

 

Si vous n'avez jamais démonté de Nomad et que vous en trouvez une, accrochez vous pour l'ouverture. Jouons au jeu "c'est bien c'est moche c'est pire" :
_ c'est bien : quatre vis uniquement pour démonter la machine.
_ c'est moche : l'un d'elles est la fameuse "vis à la con" qu'on retrouche sur la Game Gear et les cartouches Sega.
_ c'est pire : même avec l'embout, la vis est mise trop profondément pour être retirée sans problèmes.

Ce que vous voyez là, c'est mon embout Gamebit, adapté à la lime pour pouvoir atteindre la vis : oui elle était si profonde que ca.

 

Une fois ouverte par contre, les choses sont plus cool : deux moitiés simplement reliées par une nappe où transitent des données, facilement retirable. C'est plus simple que la Game Gear où les deux morceaux sont reliés par trois connecteurs (alimentation, haut-parleur et données son).
La console est divisée en deux éléments distincts : ici le coté cartouche, l'autre est le coté écran/affichage/carte-son.

 

L'élément plastique posé sur la plaque métalique est ce qui retient le clapet protecteur de la cartouche avec un ressort.
Si vous regardez bien le clappet, vous verrez qu'il est rectangulaire et pas simplement à l'empreinte des cartouches euro/us. Avantage : la machine acceuille les jeux de tous horizons sans devoir faire plusieurs versions en usine ( alors que pour mettre des jeux japonais sur une MD euro/us, il faut y aller à la lime)

 

Le coté cartouche avec le connecteur au milieu bien visible. Juste en dessous, la nappe qui convoit les données vers l'autre moitié.
Sur la partie supérieur à droite, on voit un trou où se positionne le connecteur vidéo : l'une des particularités de la Nomad est de pouvoir se brancher sur une télévision via le cable péritel d'une MD2. Et on peut même utiliser l'adaptateur secteur de la MD2 pour alimenter cette (trans)portable : n'essayez pas avec un transfo de MD1, ca ne rentrerait pas.

 

Quelques mini-vis retirées plus tard, la plaque métallique s'en va, révélant un circuit avec deux puces et quelques composants. Rassurez vous, le fun se trouve derrière.

 

Et le voila donc, ce coté. On remarque immédiatement le connecteur cartouche et le connecteur manette avec ses filtres EMI. Autre particularité de la machine donc : on peut y jouer à deux en branchant une manette MD dessus. Pas besoin de cable ni de deuxième Nomad; m'enfin à moins de la brancher sur écran, ca doit pas être évident de regarder à deux le petit écran. Mais bon, l'idée est là et il faut la saluer.
On voit également deux ergots métaliques entre les deux grosses puces : ils viennent toucher le boitier de piles/batterie, pour alimenter la console.

 

Nous voici en présence du MC68HC000FN8 : le processeur de la console. Juste au dessus se trouve le quartz.
Si vous avez zoomé sur la photo ( zoomez), vous avez sûrement vu sur la droite "IC BD VENUS MAIN USA" : Venus était le nom de développement de la machine. Pas vraiment surprenant en sachant que Sega a fait la "Saturn" et prevoyait de sortir la "Neptune".
Voila, maintenant vous aussi, vous pourrez briller en société durant les réceptions de l'ambassadeur en demandant "Vous connaissez la Sega Venus ?".

 

On apercoit ici le processeur vidéo ( Sega 315-5700 ) et le co-processeur dédié au son : le zilog z-80. Entre le petit zilog et le port manette se trouvent les filtres EMI, permettant de filtrer les commandes de la manette branchée.
En y réfléchissant, ce circuit contient quasiment tout ce qui fait une Megadrive : comme quoi ca pouvait déjà être petit, à l'époque ( hélas pas suffisamment).

 

Et voici la HM53861J-8 ( à vos souhaits) : la puce gérant, d'après mes recherches, la mémoire vidéo de la console.

 

Une autre vue des puces, avec leurs condensateurs surfaciques. Vu l'épaisseur disponible, il faut espérer qu'ils ne claquent pas car le remplacement risque de ne pas être aisé.

 

La deuxième partie de la console avec son écran et ses connecteurs vidéo+alimentation : c'est déjà nettement plus riche en condensateurs surfaciques ( je n'ose même pas imaginer s'il fallait tous les remplacer).
En bas à gauche notamment, un potentiomètre qui gère les contrastes de l'écran, complètement mort : il va falloir le dessouder pour récupérer ses valeurs et le remplacer. Sur la droite, l'alimentation et la partie son : un peu comme sur la Game Gear, avec un seul circuit au lieu de trois.

 

Gros plan sur la partie son de la console, identifiable par sa fiche jack pour le casque et son potentiomètre pour le volume. Volume qui dans le cas présent se trouve particulièrement faible, comme ca arrive sur la Game Gear avec le même genre de condensateurs. Et donc à la clé la même solution : remplacement des quatre suspects, dont les valeurs sont par chances communes ( 100, 47 et 22µf).

 

Les composants autour du réglage de contrastes. La puce, une Sony CXA1645M, sert à encoder le signal RGB en signal composite.

 

La puce au centre est une Sega 315-5638-01 : c'est elle qui gère les 6 boutons de la manette. en encodant le signal.

 

L'écran himself, avec le magnifique reflet de mon flash.
A titre d'info, je prend mes photos avec un Pentax K-M et son flash intégré. J'utilisais avant cet article un objectif polyvalent 18-200, mais mon 18-55 d'origine a une plus grande ouverture et donc les photos rapprochées sont mieux : la mise au point peut se faire de plus près.

 

Petit zoom sur les contacts du pad directionnel : derrière se trouvent la fiche pour l'alimentation secteur et l'interrupteur.

 

Les six contacts des boutons et la led témoin de batterie faible. La led a l'air simple à remplacer, je me demande si je ne vais pas en mettre une autre. Pourquoi ? Parce que je peux.

 

L'écran vue de dos : c'est quand même autre chose que le rétro-éclairage de la Game Gear ( ok, il y a quelques années de différence aussi ...)

 

Un autre angle du circuit avec l'écran.
D'après ce qu'on voit en bas à droite, il va falloir retirer de la colle si je veux pouvoir dessouder les restes du potentiomètre de contrastes.

 

Enfin l'intérieur de la coque écran, avec les contacts en silicone.
Si la partie sous la croix direction semble relativement standart, c'est une autre histoire pour la pièce d'un seul bloc sous les boutons : en cas de problème, ca ne doit pas être simple à remplacer.

 

C'est la fin de la visite. Qu'en est il des réparations du son, de l'écran et de la molette des contrastes ? C'est une autre histoire, dont les chapitres sont encore à écrire. Stay tuned !