Du coté du fer à souder

Vous y avez joué, je l'ai démonté.
Chapitre 6: la Master System 2

Au tournant des années 90, Sega disposait en rayon de deux consoles : la Master System et la Megadrive ( la Game Gear devant sortir en 1991). Afin de tenter de contrer Nintendo, Sega a commencé à baisser le prix de ses machines pour attirer les clients. Pour réduire le prix, il faut réduire les couts de fabrications, et donc imaginer une console coutant moins cher à la construction. C'est ainsi qu'est née la Master System 2, une console dont je ne suis pas fan pour des raisons que verront durant le diaporama mais qui permet de jouer aux jeux Master System.

Caractéristiques techniques
Visite guidée en photos
Conseils de dépannage

Avertissement aux âmes sensibles : aucune console n'a été mutilée pour l'examen qui va suivre. Le patient ci présent disséqué est arrivé dans notre service en phase terminal et a nécessité d'urgence un passage en table d'opération.
L'histoire se termine bien, heureusement : le patient a repris connaissance après son passage en salle de réanimation, et se porte à présent comme un charme.

Voici donc le boitier de la Master System. On notera d'importants changements par rapport à son ainée : _ plus de bouton reset. _ plus de port carte : donc plus de jeu en carte et surtout plus de jeux 3D. Car c'est le connecteur carte que l'adapatateur des lunettes se branchait. _ un bouton pause pas forcément évident à atteindre avec les pieds ( quand je joue, mes mains sont sur la manette ). _ un bouton power qui n'est plus poussoir mais à basculer. _ plus de led d'alimentation. _ des formes arrondies. Mes reproches à cette machine découlent justement de là : plus de port carte donc les lunettes 3D sont inutilisables alors qu'elles jouaient dans l'identité de la console. De même, le bouton reset en moins est une sacré perte à mon avis, et le bouton pause concave n'est pas aussi pratique d'utilisation que celui du premier modèle. Enfin, l'interrupteur qui n'est pas aussi doux d'utilisation que le bouton poussoir de la première.

Le capot bascule pour laisser la place aux cartouches. Vu comme ca, ca a a l'air bien, mais le capot ne peut se refermer une fois une cartouche mise en place. L'esthétique s'en ressent en cassant les courbes visuelles de la machine.

	Vue du dessous. D'après le numéro du Bios, la console est francaise et contient Alex Kidd in Miracle World, ce qu'un allumage après réparation a permis de confirmer. Contrairement à la première Master System, il n'y a pas eu beaucoup de versions différentes du Bios : les seuls jeux intégrés ont été Alex Kidd et Sonic.

Le capot, vue de l'intérieur. On distingue la droite le cylindre de plastique du bouton pause qui vient appuyer sur le switch du circuit.

	Au contraire de son ainée, la MS2 possède un blindage métallique possédant le circuit. Le blindage n'est pas unique à cette machine : on le retrouve également sur les deux Megadrive. Il faudrait voir l'intérieur d'une SG1000 ou d'une MARK III pour savoir si la MS1 est une exception, ou si le blindage est une évolution technique.

Le circuit himself. Bien que plus compact que son ainé, il contient le même nombre de puces. Les efforts de compactage ont permis une réduction dratisque de l'espace utilisé par la partie alimentation. Une part non négligeable a également été gagnée avec la disparition du port carte et la relocalisation du bouton pause. On remarque sur la photo que la fiche DIN sur laquelle le cable vidéo est branché ( en haut sur la gauche) n'a pas de fixation autre que les soudures à l'étain de ses connecteurs, alors qu'elle était maintenue par le boitier sur la Master System 1. En découle une grande fragilité de la fiche : lors du branchement et débranchement du cable vidéo, les contraintes sur les pattes sont telles que les soudures peuvent se fissurer, provoquant au passage des problèmes d'affichage. C'est justement ce qui est arrivé à ce circuit et la raison pour laquelle je l'ai eu à si bas prix.

	On aperçoit ici le processeur : toujours le Zilog Z80. Juste au dessus se trouve un SEGA MPR-12808 qui remplace le BIOS de Sony sur le précédent modèle.

Le régulateur de tension a connu pas mal de changements au fil des versions de la Master System. D'abord fixé à un large refroidisseur métallique, il a vu par la suite son support diminuer de taille dans les versions suivantes de la MS1, jusqu'à finalement disparaitre. Dans la MS2, plus de refroiddisseur additionnel, c'est le circuit entier qui joue le rôle de dissipateur thermique. En plus du gain de place, il en a résulté une réduction du cout de fabrication en dmininuant les opération nécessaires : sur la MS1, il fallait plusieurs opétations peu évidentes pour mettre en place le refroidisseur, puis ensuite visser dessus le régulateur préalablement enduit de pâte thermique. On voit sur la droite le switch Pause. Il a cette forme depuis les versions de la Master System 1 de 1988.

	Aute évolution : le processeur vidéo a été remplacé. Originellement un SEGA 315-5124, c'est à présent un SEGA 315-5246. Le changement le plus flagrant est visuel : au lieu d'une puce assez longue, c'est maintenant un circuit imprimé plus compact avec une double rangée de pattes.

Les pannes les plus fréquentes :

_ La vidéo.
Le problème récurrent de la Master System 2, encore plus que pour la première. La raison de cette fragilité : une fiche DIN qui ne tient que par les soudures de ses pattes, qui de fait sont soumises à d'importantes contraintes lors du branchemement du cable. Si vous avez des problèmes d'affichage au démarrage de la console, ne cherchez pas, sortez votre fer à souder, votre étain et votre tournevis, et refaite les points sur le circuit.

A titre d'information, voici le schéma de la fiche.

_ Les soudures sèches.
De manière générale, les soudures sont la cause de la majorité des problèmes. Avec le temps, les soudures à l'étain se craquellent et peuvent ne plus être bonnes. Un examen minutieux du circuit permet de les repérer. Pour refaire une soudure sèche, appliquez simplement le fer à souder sur chaque point et faite le fondre. Dans le doute, réappliquez un peu d'étain sur chaque point. Attention alors à ne pas faire déborder l'étain sur une autre piste.

_ La console ne s'allume plus.
Si les soudures ont été refaites et que la console ne s'allume pas, il se peut que le régulateur de tension soit mort. Le régulateur est le composant sous la plaque métallique qui distribue du courant continu 5V au reste du circuit. Pour savoir rapidement si le composant est mort, enfoncez le bouton "power" et attendez cinq minutes. Mettez la main sur la plaque métallique : si elle est encore à tempéture ambiante, le régulateur est mort.
Le remplacement du composant n'est pas compliqué en s'y prenant calmement. Vous aurez besoin 1) d'un régulateur de tension 5 volts 1 ampère 2) d'une seringue de pate thermique.
La procédure :
* retirez la vis fixant le régulateur au circuit
* redressez le régulateur de manière à pouvoir le retirer plus facilement
* dessoudez le régulateur à l'aide d'une pompe ou de tresse à dessouder. Je préfère la tresse, personnellement
* insérez et soudez le nouveau composant dans le bon sens. Avant de souder, vérifier la hauteur des pattes dépassant afin que le composant puisse bien être vissé sur le circuit.
* Mettez de la pate thermique au dos, puis repliez le composant et revissez le bien sur le circuit afin que la chaleur puisse se dissiper.
Ne surtout pas oublier la pate : sans ca, le régulateur surchauffera et tombera en panne, et vous devrez le remplacer à nouveau.

_ Les autres pannes.
Les pannes énoncées auparavant ne sont hélas pas les seules possibles. Si les problèmes persistent, vous pouvez essayer de remplacer les condensateurs chimiques : une boutique d'électronique sur rue ou en ligne devraient vous fournir ce qu'il faut sans difficulté. Remplacez les un par un afin de ne pas perdre de vue les types. Attention : un condensateur chimique a une polarité qui doit être respectée. Avant de retirer un condensateur pour le remplacer, notez bien la polarité des pattes.

Il se peut également que le quartz ou l'une des puces soit mort. Dans ce cas, il n'y a pas grand chose à faire : la pièce de remplacement sera soit chère, soit dure à trouver, voire les deux. J'espère néanmoins que vous n'en arriverez pas là.